Charles Nodier (1780-1844), auteur ; Tony Johannot (1803-1852), illustrateur, Paris, Ed. Pierre-Jules Hetzel, 1846.
Smarra ou les démons de la nuit est publié de manière anonyme en 1821. Charles Nodier fait croire que « smarra » est un terme dalmate signifiant « cauchemar » et qu'il s'agit d'une traduction, le conte est sous-titré « Songes romantiques traduits de l'esclavon du comte Maxime Odin ». Nodier a séjourné à Ljubljana (actuelle Slovénie) de janvier à septembre 1813, en tant que bibliothécaire et rédacteur en chef du
Télégraphe officiel des provinces illyriennes. Le conte s'inspire moins de la culture dalmate que des
Métamorphoses ou L'âne d'or d'Apulée, un écrivain latin du II
e siècle après Jésus-Christ. La construction du récit est complexe, enchâssant quatre songes. La question du songe et de sa force créatrice intéresse vivement Nodier, il écrit plusieurs articles à ce sujet, dont « De quelques phénomènes du sommeil » et du « Du fantastique en littérature » (1830).
« Le cauchemar, que les Dalmates appellent
Smarra, est un des phénomènes les plus communs du sommeil et il y a peu de personnes qui ne l’aient éprouvé. Il devient habituel en raison de l’inoccupation de la vie positive et de l’intensité de la vie imaginative ; particulièrement chez les enfants, chez les jeunes qui se contentent de peu et dans les états inertes et stationnaires qui ne demandent qu’une attention vague et rêveuse comme celui du berger. C’est, selon moi, de cette disposition physiologique, placée dans les conditions qui la développent, qu’est sorti le merveilleux de tous les pays. » (Charles Nodier, « De quelques phénomènes du sommeil », 1830)
Smarra ou les démons de la nuit,
Contes de Charles Nodier
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