Maison de Lamartine à Milly
Marquis de Courval, dessinateur, 1826.
Aquarelle (12,1 x 20,7 cm)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, EST RESERVE VE-26 (P)
© Bibliothèque nationale de France
Lamartine grandit, à Milly en Saône-et-Loire, dans une demeure entourée de vignobles, que la famille baptise le « vendangeoir ». Il fréquente l'école rurale avant d'être envoyé en pension. De son voyage en Orient, il ramène des cèdres du Liban pour les planter à Milly. Il exprime son attachement à cette terre dans plusieurs poèmes : « Milly ou la Terre natale » (Harmonies poétiques et religieuses, 1830) et « La Vigne et la Maison » (Cours familier de littérature, 1858). . Ruiné, il sera contraint de s'en séparer en 1860.

Milly ou la Terre natale
« Pourquoi le prononcer ce nom de la patrie ?
Dans son brillant exil mon cœur en a frémi ;
Il résonne de loin dans mon âme attendrie,
Comme les pas connus ou la voix d'un ami.

Montagnes que voilait le brouillard de l'automne,
Vallons que tapissait le givre du matin,
Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne,
Vieilles tours que le soir dorait dans le lointain,

Murs noircis par les ans, coteaux, sentier rapide,
Fontaine où les pasteurs accroupis tour à tour
Attendaient goutte à goutte une eau rare et limpide,
Et, leur urne à la main, s'entretenaient du jour,

Chaumière où du foyer étincelait la flamme,
Toit que le pèlerin aimait à voir fumer,
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?...»
 
 

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