Booz endormi
La Légende des siècles
Victor Hugo (1802-1885), auteur, 1859.
Manuscrit autographe sur papier bleu vergé et filigrané
BnF, département des Manuscrits, NAF 24757, fol. 37
© Bibliothèque nationale de France
« Exprimer l’humanité dans une espèce d’œuvre cyclique ; la peindre successivement et simultanément sous tous ses aspects, histoire, fable, philosophie, religion, science, lesquels se résument en un seul et immense mouvement d’ascension vers la lumière ; faire apparaître dans une sorte de miroir sombre et clair [....] cette grande figure une et multiple, lugubre et rayonnante, fatale et sacrée, l’Homme ; voilà de quelle pensée, de quelle ambition si l’on veut, est sortie La Légende des Siècles ». Tel est de son propre aveu le projet de Victor Hugo dans cette vaste « galerie de la médaille humaine ». Dans cette immense fresque qui va d’Ève jusqu’à la révolution, où « les tableaux riants sont rares », se fait jour « l’éclosion lente et suprême de la liberté ». Le poète a voulu écrire « une espèce d’hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur ». Épopée dantesque aux frissons d’apocalypse où le « mur des siècles » apparaît en proie à une animation surnaturelle : « c’était une muraille et c’était une foule ». Vision en mouvement où la description ne cesse de ployer sous les flots d’une houle narrative incoercible : « ce rêve, et j’en tremblais, c’était une action ténébreuse entre l’homme et la création ». La page manuscrite ici présentée comporte peu de corrections, limitées à quelques hésitations sur le titre et à quelques variantes interlinéaires.
 
 

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