Le Rhin allemand
Gustave Doré (1832-1883), dessinateur, 1870.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, AA-4 (DORÉ, Gustave)
© Bibliothèque nationale de France
Tout au long du XIXe siècle, le Rhin a été une source de tensions entre la France et les États allemands. La rive gauche, prise par les armées révolutionnaires en 1794, est perdue lors de la chute de l'Empire napoléonien. Une partie de la classe politique française continue de revendiquer ce territoire et les poètes prennent part au débat. En 1840, un poète allemand, Nikolaus Becker publie un poème nationaliste : « Ils ne l’auront pas,/ le libre Rhin allemand,/ quoiqu’ils le demandent dans leurs cris/ comme des corbeaux avides ». Il se diffuse rapidement dans les États allemands (notamment sous forme de chanson) et est traduit en France. Lamartine lui répond avec un long poème intitulé « La Marseille de la paix ». Musset ne le trouve pas assez incisif et publie « Le Rhin allemand » : « S'il est à vous, votre Rhin allemand,/ Lavez-y donc votre livrée ;/ Mais parlez-en moins fièrement./ Combien, au jour de la curée,/ Étiez-vous de corbeaux contre l'aigle expirant ? » Ce poème devient un chant nationaliste à la veille de la guerre franco-allemande de 1870.
 
 

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