Mazeppa
Estampe, 5e état
Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine (1745-1830), graveur, 1775.
1 estampe : pointe sèche, eau-forte, burin ; 9,1 x 8,5 cm (élt. d'impr.)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, FOL-DC-23 (A)
© Bibliothèque nationale de France
L’histoire d’Ivan Mazeppa, noble ukrainien devenu page à la cour d’un roi polonais au XVIIe siècle est devenue une légende relayée par Voltaire et reprise par les romantiques dont Lord Byron (1819) et Victor Hugo. Pris en flagrant délit d’adultère avec la femme d’un noble polonais, Ivan Mazeppa est attaché nu sur un cheval sauvage, censé le ramener dans sa patrie, l’Ukraine. Il y deviendra chef des cosaques. Victor Hugo lui consacre un poème dans son recueil Les Orientales. Mazeppa est le double du poète incompris de la société et rejeté par elle. Le poème est dédié à son ami Louis Boulanger qui a peint Le supplice de Mazeppa en 1827. Géricault (1820-1823) et Horace Vernet (1826) ont également illustré cet épisode.

« Ainsi, lorsqu'un mortel, sur qui son dieu s'étale,
S'est vu lier vivant sur ta croupe fatale,
Génie, ardent coursier,
En vain il lutte, hélas ! tu bondis, tu l'emportes
Hors du monde réel dont tu brises les portes
Avec tes pieds d'acier !
[…]
Il crie épouvanté, tu poursuis implacable.
Pâle, épuisé, béant, sous ton vol qui l'accable
Il ploie avec effroi ;
Chaque pas que tu fais semble creuser sa tombe.
Enfin le terme arrive... il court, il vole, il tombe,
Et se relève roi ! »

Victor Hugo, Les Orientales, « XXXIV. Mazeppa ».
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Hetzel, 1880-1926.
 
 

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