Eugène Delacroix (1798-1863), peintre, 1824.
En 1822, les Grecs proclament leur indépendance face à l’empire Ottoman. Les affrontements et les massacres, comme celui de Scio perpétré par les Ottomans, se multiplient. L’Europe, et plus particulièrement la France, l’Angleterre et la Russie, soutiennent les Grecs, les États comme les artistes s’engagent. Leur aide face à la flotte turco-égyptienne en 1827 sera décisive. L’indépendance de la Grèce est reconnue officiellement en 1830.
Dans son recueil de poèmes
Les Orientales, Victor Hugo raconte les affrontements, donnant la voix tantôt aux Turcs, tantôt aux Grecs, tantôt au Danube, spectateur impuissant qui appelle à la réconciliation des peuples.
« En guerre les guerriers ! Mahomet ! Mahomet !
Les chiens mordent les pieds du lion qui dormait,
Ils relèvent leur tête infâme.
Ecrasez, ô croyants du prophète divin,
Ces chancelants soldats qui s'enivrent de vin,
Ces hommes qui n'ont qu'une femme !
Meure la race franque et ses rois détestés !
Spahis, timariots, allez, courez, jetez
A travers les sombres mêlées
Vos sabres, vos turbans, le bruit de votre cor,
Vos tranchants étriers, larges triangles d'or,
Vos cavales échevelées !
Qu'Othman, fils d'Ortogrul, vive en chacun de vous.
Que l'un ait son regard et l'autre son courroux.
Allez, allez, ô capitaines !
Et nous te reprendrons, ville aux dômes d'azur,
Molle Setiniah, qu'en leur langage impur
Les barbares nomment Athènes ! »
Victor Hugo,
Les Orientales, « VI. Cri de guerre du Mufti ».
> Texte intégral dans Gallica : Paris, Hetzel, 1880-1926.