Château dans les arbres
Victor Hugo (1802-1885), dessinateur, environ 1850.
Collection particulière
© Collection particulière
Dans ce poème des Contemplations, Victor Hugo se peint dans la position de celui qui contemple, capable d’embrasser aussi bien la vie minuscule que l’immensité de la nature, œuvre de Dieu.

« Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme !
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous ! — vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le cœur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’œil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu ! »

Victor Hugo, Les Contemplations, « Aux arbres », T.1, III, XXIV.
> Texte intégral dans Gallica : Paris, W. Gerhard, 1856.
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu