Naufrage
Les Travailleurs de la mer
Victor Hugo (1802-1885), dessinateur.
Plume, pinceau, encre brune et lavis, gouache noire et blanche (132 x 104 mn)
BnF, département des Manuscrits, NAF 247451, fol. 116
© Bibliothèque nationale de France
Les dessins et récits de naufrages abondent dans les carnets et les albums des années d'exil à Guernesey. Avant que ne paraissent Les Travailleurs de la mer, les tempêtes de la Manche ont déjà inspiré au poète dessinateur de sombres compositions graphiques et nombre de poèmes. Le sujet est, ici aussi, observé d'en haut, et l'océan et le ciel se confondent comme souvent dans les marines de Victor Hugo et dans maints poèmes des Contemplations.

« Le jour mourait ; j’étais près des mers, sur la grève,
Je tenais par la main ma fille, enfant qui rêve,
Jeune esprit qui se tait !
La terre, s’inclinant comme un vaisseau qui sombre,
En tournant dans l’espace allait plongeant dans l’ombre ;
La pâle nuit montait.

La pâle nuit levait son front dans les nuées ;
Les choses s’effaçaient, blêmes, diminuées,
Sans forme et sans couleur ;
Quand il monte de l’ombre, il tombe de la cendre ;
On sentait à la fois la tristesse descendre
Et monter la douleur. […] »

Victor Hugo, Les Contemplations, « Magnitudo parvi », T.1 III, XXX.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, W. Gerhard, 1856.
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu
 
 
> commander