Voiliers
Choses à la plume
Victor Hugo (1802-1885), dessinateur, vers 1863-1867.
Plume, encre brune et bleue, estompe de graphite (103 x 52 mm)
BnF, département des Manuscrits, NAF 13355, fol. 74v
© Bibliothèque nationale de France
Sur un fond entièrement frotté au crayon noir pour le ciel, et au crayon bleu pour la mer, se détachent au premier plan un rocher et une série de trois-mâts ; la perspective étant donnée par l'échelle décroissante des bateaux.

« L'Océan resplendit sous sa vaste nuée.
L'Onde, de son combat sans fin exténuée,
S'assoupit, et laissant recueil se reposer,
Fait de toute la rive un immense baiser.
On dirait qu'en tous lieux, en même temps, la vie
Dissout le mal, le deuil, l'hiver, la nuit, l'envie,
Et que le mort couché dit au vivant debout :
Aime ! et qu'une âme obscure, épanouie en tout,
Avance doucement sa bouche vers nos lèvres.
L'être, éteignant dans l'ombre et l'extase ses fièvres,
Ouvrant ses flancs, ses seins, ses yeux, ses cœurs épars,
Dans ses pores profonds reçoit de toutes parts
La pénétration de la sève sacrée.
La grande paix d'en haut vient comme une marée. »

Victor Hugo, Les Contemplations, « Éclaircie. », T.2 VI, X.
> Texte intégral dans Gallica : Paris, W. Gerhard, 1856.
 
 

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