Victor Hugo (1802-1885), auteur ; Ollendorff , éditeur, Paris, 1904-1924.
9 vol. : portr., pl., fig., fac-sim. en noir et en coul. ; gr. in-8
« Les hommes debout à droite et à gauche du shériff étaient deux docteurs, l'un en médecine, l'autre en lois ; celui-ci reconnaissable à sa coiffe de sergent en droit sur sa perruque. Tous deux avaient la robe noire, l'un de juge, l'autre de médecin. Ces deux sortes d'hommes portent le deuil des morts qu'ils font.
Derrière le shériff, au rebord de la marche que faisait la pierre plate, se tenait accroupi, avec une écritoire près de lui sur la dalle, un dossier de carton sur ses genoux, et une feuille de parchemin sur le dossier, un greffier en perruque ronde, la plume à la main, dans l'attitude d'un homme prêt à écrire. […]
À l'un des piliers était adossé, croisant les bras, un homme tout vêtu de cuir. C'était un valet de bourreau.
Ces hommes semblaient enchantés dans leur posture funèbre autour de l'homme enchaîné. Pas un ne remuait ni ne parlait.
Il y avait sur tout cela un calme monstrueux.
Ce que Gwynplaine voyait là, c'était une cave pénale. Ces caves abondaient en Angleterre. La crypte de la Beauchamp Tower a longtemps servi à cet usage, de même que le souterrain de la Lollard's Prison. Il y avait, et l'on peut voir encore à Londres, en ce genre, le lieu bas dit "les vaults de Lady Place". Dans cette dernière chambre, il y a une cheminée en-cas pour la chauffe des fers. »
Victor Hugo, « Gémissement »,
L’homme qui rit, II, IV, 8.
> Texte intégral dans Gallica : Paris, Ollendorff, 1904-1924.