Château dans les arbres
Victor Hugo (1802-1885), dessinateur, vers 1850.
Plume et lavis d'encre brune, frottis de fusain sur papier à dessin (190 x 250 mm)
Collection particulière
© Collection particulière
Selon un propos rapporté par Paul Meurice, Victor Hugo déclarait dans les années 1848 : « Je n'ai encore fait que des dessins de petites dimensions. Quand trouverai-je le temps d'en faire au moins un qui soit aussi grand qu'une peinture ? » L'occasion survint en 1850. Cette année-là, au grand regret de Juliette, Victor Hugo avait renoncé au voyage estival. Dans la deuxième quinzaine d'août, il installe un atelier de peinture chez celle-ci. Il s'agit d'un atelier de fortune, puisque l'artiste investit la salle à manger. Les lettres de Juliette Drouet nous en livrent des épisodes :
« À propos de voir je vous dirai que je suis déjà entrée dans la salle à manger et que j'y ai contemplé votre nouveau chef-d'œuvre. C'est vraiment miraculeux. Les tableaux à l'huile n'ont pas tant de vigueur et tant de nuances que vos simples dessins à l'encre. C'est prodigieux. Comme il était parfaitement sec je l'ai retiré avec son lit très délicatement et je l'ai posé sur la grande table sans aucun dérangement. Vous l'y trouverez quand vous viendrez ainsi que tout votre attirail de peintre et de grand artiste. »
Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 15 septembre 1850
La légèreté de l'atmosphère et du feuillage des arbres évoque ici celle qui règne dans le Paysage aux trois arbres inspiré par une gravure de Rembrandt. La technique employée, l'utilisation notamment d'un lavis imprégnant la feuille, est un élément qui permet de dater cette œuvre de 1850 environ.