Oberman. Édition originale
Lettres publiées par M. Senancour. Auteur de rêveries sur la nature de l’homme.
Étienne de Senancour (1770-1846), auteur ; Cérioux, éditeur, Paris, 1804.
2 vol. (384, 381 p.) ; in-8
BnF, Réserve des livres rares, RES-Y2-3668 (1)
© Bibliothèque nationale de France
Oberman, publié en 1804, est à la fois un roman épistolaire, un essai et un journal intime. Un jeune homme se confie, par lettre, à un correspondant jamais nommé et dont les réponses ne sont pas retranscrites. L’écriture fragmentée est ponctuée d’ellipses et de points de suspension. Solitaire et tourmenté, Oberman se réfugie dans les Alpes et la forêt de Fontainebleau pour chercher la raison de son mal-être en société et découvrir l’ « harmonie » de l’univers. L’œuvre, se rattache au genre de la promenade-rêverie, prisé des esprits du XVIIIe siècle et de Rousseau : la contemplation des paysages incite Oberman à des réflexions esthétiques, philosophiques et morales.
Au début des années 1830, la génération romantique sort le roman de son oubli et fait du personnage d’Oberman une préfiguration du « mal siècle » : « Ce mot d’ennui, pris dans l’acception la plus générale et la plus philosophique, est le trait distinctif et le mal d’Oberman ; ç’a été en partie le mal du siècle, et Oberman se trouve ainsi l’un des livres les plus vrais de ce siècle, l’un des plus sincères témoignages, dans lequel bien des âmes peuvent se reconnaître » (Sainte-Beuve, préface à l’édition de 1833).
 
 

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