Mirabeau, l’orateur du peuple
Mirabeau arrive aux champs Elysées
Louis-Joseph Masquelier (1741-1811), graveur ; Jean-Michel Moreau (1741-1814), dessinateur, 1792.
Eau-forte, burin
BnF, département des Estampes et de la Photographie, N-2 (MIRABEAU, HONORE-GABRIEL RIQUETI, COMTE DE)
© Bibliothèque nationale de France
Révolutionnaire français, écrivain, franc-maçon et homme politique, Mirabeau (1749-1791) est surnommé « l’Orateur du peuple » et « la Torche de Provence ». Fougueux dès sa jeunesse, il est emprisonné à Vincennes de 1777 à 1780 pour l’enlèvement de Sophie de Monnier. Il écrit alors des Lettres à Sophie (1792) et un Essai sur les lettres de cachet et les prisons d’État (1782). À la veille de la Révolution, rejeté par la noblesse, il est élu député aux États généraux par le tiers état d’Aix. Son éloquence en fait un symbole de l’époque. Il s’impose aussi par son intelligence et frappe par sa laideur impressionnante. Le 23 juin 1789, au nom de ses collègues refusant d’obéir au roi, il prononce des mots encore célèbres : « Allez dire au roi que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes. » Mirabeau contribue à la nationalisation des biens du clergé. Voulant une monarchie constitutionnelle, il entre secrètement au service de Louis XVI en mai 1790. Sa mort soudaine, le 2 avril 1791, est jour de deuil national. Alors inhumé au Panthéon, il en est retiré en 1792, l’« armoire de fer » du roi ayant révélé ses services. Cette gravure représente Mirabeau arrivant aux champs Élysées, où l’accueillent, entre autres, Montesquieu, Voltaire et Rousseau.