Théophile Gautier (1811-1872)
Théodore Chassériau (1819-1856), dessinateur ; A. Bodin, graveur.
1 estampe ; 26 x 21 cm (im.), 31,5 x 23,5 cm (f.)
BnF, département de Musique, EST MACNUTT 077
© Bibliothèque nationale de France
Jeune disciple du romantisme, théoricien de l’art pour l’art, maître du mouvement poétique parnassien, conteur, mais aussi critique d’art, Théophile Gautier est un écrivain protéiforme.
Il entre dans l'arène littéraire en pleine effervescence romantique, fréquente différents cénacles et participe à la claque en faveur d’Hernani lors de la première à la Comédie-Française en février 1830. Il publie son premier recueil Poésies (1830), des nouvelles (La Cafetière, 1831), un roman satirique Les Jeunes France (1833)… C’est l’époque de la bohème. De 1834 à 1836, il vit dans le quartier du Vieux-Louvre avec des amis artistes ̶ les écrivains Gérard de Nerval et Arsène Houssaye, le peintre Camille Rogier ̶ et des grisettes. On les appelle le groupe du Doyenné.
En 1835, dans la préface de Mademoiselle de Maupin, Gautier pose les fondements de l’art pour l’art : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid ; car c’est l’expression de quelque besoin ; et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines. » Son recueil de poèmes, Émaux et Camées (1852), est l’emblème de cette doctrine et signe l’acte de naissance de la poésie parnassienne.
Le poète exigeant est aussi un admirable conteur, dont les romans sont devenus des indémodables de la littérature jeunesse (le Roman de la momie, le Capitaine Fracasse). Pour vivre, Théophile Gautier écrit pour les journaux des comptes rendus de théâtre et des critiques d'art (dans la Chronique de Paris, la Presse). Enfin, il ne faut pas oublier ses récits de voyage en Belgique, en Espagne, en Italie, ou encore en Algérie…