Les Fleurs du Mal : dédicace à Théophile Gautier
Épreuves d'imprimerie de l'édition originale corrigées par Baudelaire et portant son bon à tirer
Charles Baudelaire (1821-1867), auteur ; Poulet-Malassis et de Broise, éditeurs, Alençon, 1857.
BnF, Réserve des livres rares, RES P-YE-3006
© Bibliothèque nationale de France
Charles Baudelaire signa le 30 décembre 1856 le contrat d’édition de son premier recueil poétique, Les Fleurs du Mal. Le manuscrit, qui n’a pas été conservé, fut remis le 4 février 1857 à Auguste Poulet-Malassis, éditeur et imprimeur. Un dialogue animé s’engagea aussitôt entre les deux hommes, par lettres et par annotations sur épreuves. Grâce à ces échanges, nous suivons l’élaboration ultime de l’œuvre. Ponctuation et usage des blancs, orthographe et typographie, les exigences de Baudelaire furent sévères. Le différend se cristallisa autour de la dédicace à Théophile Gautier : elle fut réécrite, la mise en page refaite, l’épreuve abondamment annotée et critiquée afin qu’elle atteignît la « perfection », selon le mot de Baudelaire. Le recueil fut finalement mis en vente le 21 juin, tiré à mille cent exemplaires. Peu après, le 20 août, l’œuvre est condamnée pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ».
 
Charles Baudelaire et Théophile Gautier s’admirent mutuellement. Cette première dédicace de mars 1857 des Fleurs du Mal, supprimée depuis, rend hommage à T. Gautier : « Au poète impeccable, le parfait magicien ès Lettres françaises, à mon très cher et très vénéré maître et ami Théophile Gautier avec les sentiments de la plus profonde humilité, je dédie ces fleurs maladives. C. B. » Le manuscrit des Fleurs du Mal ayant disparu, ces épreuves mises en pages font partie des rares documents témoins du processus d’écriture et de publication.
 
 

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