Dessin à la plume de Théophile Gautier, signé et daté octobre 1834, et reproduit dans l'édition de Mademoiselle de Maupin publiée chez Charpentier en 1880
Madeleine de Maupin explique ici les raisons de son travestissement (connaître la véritable nature de homme) et dénonce la condition féminine comme une prison « de corps et d’esprit ».
« C’était le seul moyen d’éclaircir mes doutes : avoir des amants ne m’aurait rien appris, ou du moins cela ne m’eût donné que des lueurs incomplètes, et je voulais étudier l’homme à fond, l’anatomiser fibre par fibre avec un scalpel inexorable et le tenir tout vif et tout palpitant sur ma table de dissection ; pour cela il fallait le voir seul à seul chez lui, en déshabillé, le suivre à la promenade, à la taverne et ailleurs. — Avec mon déguisement, je pouvais aller partout sans être remarquée ; on ne se cachait pas devant moi, on jetait de côté toute réserve et toute contrainte, je recevais des confidences et j’en faisais de fausses pour en provoquer de vraies. Hélas ! les femmes n’ont lu que le roman de l’homme et jamais son histoire. »
Théophile Gautier,
Mademoiselle de Maupin, chapitre X, 1835 -1836.
>Texte intégral dans Gallica : Charpentier, 1878