Magdeleine de Maupin
Dessin à la plume de Théophile Gautier, signé et daté octobre 1834, et reproduit dans l'édition de Mademoiselle de Maupin publiée chez Charpentier en 1880
BnF, département de la Recherche bibliographique, 2004-197093
© Bibliothèque nationale de France
Madeleine de Maupin explique ici les raisons de son travestissement (connaître la véritable nature de homme) et dénonce la condition féminine comme une prison « de corps et d’esprit ».

« C’était le seul moyen d’éclaircir mes doutes : avoir des amants ne m’aurait rien appris, ou du moins cela ne m’eût donné que des lueurs incomplètes, et je voulais étudier l’homme à fond, l’anatomiser fibre par fibre avec un scalpel inexorable et le tenir tout vif et tout palpitant sur ma table de dissection ; pour cela il fallait le voir seul à seul chez lui, en déshabillé, le suivre à la promenade, à la taverne et ailleurs. — Avec mon déguisement, je pouvais aller partout sans être remarquée ; on ne se cachait pas devant moi, on jetait de côté toute réserve et toute contrainte, je recevais des confidences et j’en faisais de fausses pour en provoquer de vraies. Hélas ! les femmes n’ont lu que le roman de l’homme et jamais son histoire. »
Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin, chapitre X, 1835 -1836.
>Texte intégral dans Gallica : Charpentier, 1878
 
 

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