De l'Esprit des Loix
Ou du rapport que les Loix doivent avoir avec la Constitution de chaque Gouvernement, les Mœurs, le Climat, la Religion, le Commerce, etc. à quoi l'Auteur a ajouté : Des recherches nouvelles sur les Loix Romaines touchant les Successions, sur les Loix Françoises, et sur les Loix Féodales.
Nouvelle édition, revue et corrigée.
Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755), auteur, Amsterdam, Ed. Châtelain, 1749.
BnF, département des Manuscrits, Fonds Rothschild 101
© Bibliothèque nationale de France
L’édition originale de L’Esprit des lois paraît à Genève, chez Barrillot et fils, sans date ni nom d’auteur. Montesquieu était loin de Genève et, au lieu d’adresser le manuscrit en entier à l’imprimeur, il l’envoyait par paquets et exigeait au dernier moment de coûteuses corrections. Les épreuves ont été corrigées par Jacob Vernet qui, sans consulter l’auteur, s’est permis d’apporter de nombreuses modifications au texte. L’édition, achevée d’imprimée en octobre 1748, comportait beaucoup d’erreur. Deux contrefaçons, plus inexactes encore, paraissaient peu après. En mars 1749, Montesquieu a commencé à envoyer des listes de corrections aux imprimeurs parisiens Huart et Moreau qui devaient réimprimer le texte, mais pas à Paris. En même temps, il fait transmettre des corrections au libraire londonien John Nourse. De son côté, Barrillot réimprime son texte en intégrant les corrections de l’auteur. Les rééditions revues, corrigées, augmentées, se succèdent en 1749, à Genève, Londres, Amsterdam. En 1750, Montesquieu confiant qu’« on a fait en deux ans de temps vingt-deux éditions [de l’Esprit des lois] qui, par conséquent, est connu dans toute l’Europe. »