Tableau des principaux peuples de l'Europe
Jacques Grasset Saint-Sauveur (1757-1810), auteur ; Félix Mixelle (1763-1837), graveur, 1798.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, AA-4 (GRASSET DE SAINT-SAUVEUR)
© Bibliothèque nationale de France
Après s'être consacré à l'étude des "mœurs, usages, habitudes domestiques, religions, fêtes, supplices, funérailles, sciences, art, et commerce de tous les peuples", dans une somme encyclopédique en cinq volumes, Jacques Grasset de Saint-Sauveur (1757-1810) dresse en 1798 l'inventaire des peuples du monde dans quatre tableaux dédiés à l'Europe, l'Asie, l'Amérique et à l'Océanie-Australie. Dans son Discours préliminaire, l’auteur précise :
« Mes tableaux forment une collection complète, exacte et vraie des principaux peuples de l'Univers, depuis l'Indien nomade, jusqu'aux citadins des principales villes de l'Europe, chacun dans ses habillements civils. Il sera toujours piquant pour l'homme qui veut s'éclairer, de voir passer devant lui tous les différents peuples existants avec leur physionomie caractéristique. Au moyen de mes tableaux d’un coup d’œil on distingue une nation de sa voisine l'on voit l'habit court et léger des français, contraster avec les larges vêtements des suisses, des hollandais ; et cette manière de faire le portrait de chaque peuple, est, je pense, la plus ressemblante et la plus pittoresque. On aime à voir ce dont on parle on se plaît il connaître les goûts les habitudes, la façon de vivre, de penser de ses alliés de ses ennemis mêmes, et de tous ceux avec qui on a quelque relation. Avec notre collection, les jeunes gens seront en état de connaître au premier abord les individus de toutes couleurs et de tous climats qu'ils rencontreront sur les ports de mer, ou dans les lieux publics consacrés au commerce et aux arts, et le voyageur renouera connaissance avec l'habitant qu'il a vu dans les diverses contrées qu'il aura parcourues ils se trouveront tout familiarisés avec les costumes plus ou moins étrangers dont la diversité et la bizarrerie font ouvrir les yeux du peuple. Les différentes nations, alors mieux connues, ne nous paraîtront plus des barbares dont le premier aspect avait quelque chose de repoussant ou de trop singulier pour nos mœurs. »