Antony, drame en cinq actes
Antony d'Alexandre Dumas
Antony d'Alexandre Dumas, acte I
Coupure de presse
1831.
BnF, département des Arts du spectacle, 4-ICO THE-3455
© Bibliothèque nationale de France
L’intrigue d’Antony d’Alexandre Dumas est assez simple. Adèle a connu jadis Antony qui a disparu parce que, bâtard, il ne se voyait aucun avenir dans cette société. Elle s’est alors mariée au colonel d’Hervey. La pièce débute quand elle reçoit un billet d’Antony. Craignant de retomber dans ces anciennes amours, elle tente de s’enfuir, mais ses chevaux s’emballent, et un jeune homme est blessé en s’interposant : c’est Antony. Il est porté chez Adèle. Il s’agit de la troisième et dernière scène de l’acte I.

« ADÈLE. Oh ! calmez-vous ; agité comme vous l'êtes, comment vous transporter chez vous ?
ANTONY. Chez moi me transporter !... vous allez donc… Ah ! oui, je comprends…
ADÈLE. Vous ne pouvez rester ici dès lors que votre état n'offre plus aucune inquiétude ; tous mes amis qui vous connaissent savent que vous m'avez aimée… et pour moi-même…
ANTONY. Oh ! dites pour le monde… madame !... Il faudrait donc que je fusse mourant pour que je restasse ici… ce serait dans les convulsions de l'agonie seulement que ma main pourrait serrer la vôtre. Ah ! mon Dieu ! Adèle, Adèle !
ADÈLE. Oh! non ; si le moindre danger existait, si le médecin n'avait pas répondu de vous, oui, je risquerais ma réputation, qui n'est plus à moi, pour vous garder… j'aurais une excuse aux yeux de ce monde… mais…
ANTONY, déchirant l'appareil de sa blessure et de sa saignée. Une excuse, ne faut-il que cela ?
ADÈLE. Dieu ! oh ! le malheureux ! il a déchiré l'appareil… Du sang ! mon Dieu ! du sang! (Elle sonne.) Au secours !... Ce sang ne s'arrêtera-t-il pas ?... il pâlit. ses yeux se ferment…
ANTONY, retombant presque évanoui sur le sofa. Et maintenant je resterai, n'est-ce pas ?... »

Alexandre Dumas, Antony, 1831.
>Texte intégral dans Gallica : Marchant, 1857
 
 

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