Sylvie, chez la tante
Émilie
Jemmy
Isis
Octavie
Sylvie, dans la forêt
Les Filles du Feu
Gérard de Nerval (1808-1855), auteur ; Émile Adan (1839-1937), illustrateur ; Paul-Edme Le Rat (1849-1892), graveur ; librairie des bibliophiles, Paris, 1888.
1 vol. (XXXVII-250 p.-[6] f. de pl.) : ill. ; 21 cm
BnF, département de Littérature et art, 8-Y2-41902
© Bibliothèque nationale de France
Dans Sylvie, le narrateur éconduit par une actrice parisienne part pour le Valois, où il a connu ses premières amours. Pendant le trajet, il se remémore les moments passés en compagnie de Sylvie, une jeune paysanne. Le retour au pays est tout autre, Sylvie est devenue gantière, c'est-à-dire ouvrière à domicile, et s'apprête à se marier.

« Je tournais les yeux vers la route d'Othys : elle secoua la tête ; je compris que la vieille tante n'existait plus. Sylvie appela un petit garçon et lui fit seller un âne. "Je suis encore fatiguée d'hier, dit-elle, mais la promenade me fera du bien ; allons à Châalis." Et nous voilà traversant la forêt, suivis du petit garçon armé d'une branche. Bientôt Sylvie voulut s'arrêter, et je l'embrassai en l'engageant à s'asseoir. La conversation entre nous ne pouvait plus être bien intime. Il fallut lui raconter ma vie à Paris, mes voyages [...] Nous sommes revenus par la vallée, en suivant le chemin de Charlepont, que les paysans, peu étymologistes de leur nature, s'obstinent à appeler Châllepont. Sylvie, fatiguée de l'âne, s'appuyait sur mon bras. La route était déserte ; j'essayai de parler des choses que j'avais dans le cœur ; mais, je ne sais pourquoi, je ne trouvais que des expressions vulgaires, ou bien tout à coup quelque phrase pompeuse de roman — que Sylvie pouvait avoir lue. Je m'arrêtais alors avec un goût tout classique, et elle s'étonnait parfois de ces effusions interrompues. »

Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Sylvie, chapitre X, 1854.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Giraud, 1854
 
 

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