Henri III et sa cour
Henri III et sa cour
Drame d'Alexandre Dumas, acte IV
1892.
Estampe, 1 rec. factice : n. et b.
BnF, département des Arts du spectacle, 4-ICO THE-1101
© Bibliothèque nationale de France
Dans ses Mémoires, Alexandre Dumas relate l’accueil réservé par le public à la première d’Henri III et sa cour, le 10 février 1829 à la Comédie-Française. Sa mère étant malade, il sort fréquemment de la salle pour prendre de ses nouvelles. Les critiques parues à l’époque témoignent du même enthousiasme public.

« Le premier acte fut écouté avec bienveillance, quoique l'exposition soit longue, froide et ennuyeuse. La toile tomba.
Ces mots du duc de Guise : "Saint-Paul ! qu'on me cherche les mêmes hommes qui ont assassiné Dugast !" furent vivement applaudis, et réchauffèrent le public et les artistes.
Je courus voir comment allait ma mère. […]
Le deuxième acte commença ; celui-là était amusant ; la scène de la sarbacane, que je craignais beaucoup, passa sans opposition aucune. La toile tomba au milieu d'applaudissements parfaitement nourris.
C'était le troisième acte qui devait décider le succès. Dans le troisième acte se trouvait la scène entre le page et la duchesse, et la scène entre la duchesse et le duc ; scène où M. de Guise force sa femme de donner un rendez-vous à Saint-Mégrin, Si la violence de cette scène trouvait grâce en face du public, c'était ville gagnée.
La scène souleva des cris de terreur, mais, en même temps, des tonnerres d'applaudissements ; c'était la première fois qu'on voyait aborder au théâtre des scènes dramatiques avec cette franchise, je dirais presque avec cette brutalité. Je sortis ; j'avais hâte de voir ma pauvre mère, et de l'embrasser […].
Je rentrai au théâtre ; comme je l'avais bien prévu, à partir du quatrième acte jusqu'à la fin, ce ne fut plus un succès, ce fut un délire croissant toutes les mains applaudissaient, même celles des femmes. Madame Malibran, qui n'avait trouvé de place qu'aux troisièmes, penchée tout entière hors de sa loge, se cramponnait de ses deux mains à une colonne pour ne pas tomber.
Puis, lorsque Firmin reparut pour nommer l'auteur, l'élan fut si unanime, que le duc d'Orléans lui-même écouta debout et découvert le nom de son employé, qu'un succès, sinon des plus mérités, au moins des plus retentissants de l'époque, venait de saluer poëte. »

Alexandre Dumas, Mémoires, tome 5.
>Texte intégral dans Gallica
 
 

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