Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont
Portrait présumé d’après un cliché pris à Tarbes par Blanchard, photographe de la place Maubourguet
Jean-Christophe Lerouge.
Aquarelle, acrylique, encre et stylo bic sur papier Canson. 11cm × 11cm
Collection particulière.
Avec l'aimable autorisation de Siméon Lerouge, pour les
Cahiers Lautréamont
Le comte de Lautréamont – Isidore Ducasse de son vrai nom – est né à Montevideo, en Uruguay, en 1846 et mort vingt-quatre ans plus tard à Paris, en 1870. Sa première œuvre, long poème en prose intitulé Les Chants de Maldoror, est imprimée mais l’éditeur interdit sa diffusion par peur du scandale. Œuvre inclassable, Les Chants de Maldoror déploient une épopée du mal, espèce de traversée hallucinatoire d’images et de métaphores, au rythme effréné. Créatures surnaturelles, métamorphoses et actes blasphématoires défilent sous les yeux de Maldoror, jeune homme tourmenté, capable des pires actes (l’assassinat, le viol…). Les scènes sont décrites sans aucune complaisance, pourtant l’ouvrage n’est pas exempt d’humour, la satire est souvent mordante voire blasphématoire. Après l’échec des Chants de Maldoror, Isidore Ducasse publie encore deux fascicules en prose, intitulés Poésies (1870) qu’il signe de son vrai nom. Inconnu de son vivant, Lautréamont sera redécouvert par les symbolistes puis par les surréalistes.
Il n’y a pas de portrait connu d’Isidore Ducasse, comte de Lautréamont. Ce portrait présumé a été peint par Jean-Christophe Lerouge d’après le cliché de pris à Tarbes par Blanchard, trouvé par Jean-Jacques Lefrère et reproduit dans son ouvrage Le Visage de Lautréamont (Paris : P. Horay, 1977). Cette photographie, la plus vraisemblable et considérée comme « officielle », avait été trouvée dans l'album de photos de famille des Dazet, proches de la famille Ducasse, en regard d'un portrait du père d'Isidore. Quant au "masque" réalisé par Félix Vallotton à la demande de Remy de Gourmont, il s'agit d'un portrait imaginaire. (Kevin Saliou, directeur des Cahiers Lautréamont).