Cabinet de Flaubert à Croisset
Georges Rochegrosse (1859-1938), peintre.
Photographie
Université de Rouen, Faculté des Lettres
© Université de Rouen, Faculté des Lettres
Flaubert s'installe en juin 1844 à Croisset dans la nouvelle propriété familiale en aval de Rouen. Il y vit comme un « ermite » avec sa mère et sa nièce Caroline, et séjourne régulièrement à Paris, où il a un pied à terre. Après la publication de Madame Bovary en 1857, il consacre davantage de temps à la vie mondaine. Seuls ses amis les plus proches sont invités à Croisset : Louis Bouilhet, un ami d'enfance, Maxime Du Camp, les frères Goncourt, George Sand. Jamais, il n'invitera ses amantes.

« Nous voilà dans ce cabinet du travail obstiné et sans trêve, qui a vu tant de labeur et d’où sont sortis Madame Bovary et Salammbô. Deux fenêtres donnent sur la Seine et laissent voir l’eau et les bateaux qui passent ; trois fenêtres s’ouvrent sur le jardin, où une superbe charmille semble étayer la colline qui monte derrière la maison. Des corps de bibliothèque en bois de chêne, à colonnes torses, placés entre ces dernières fenêtres, se relient à la grande bibliothèque, qui fait tout le fond fermé de la pièce. En face la vue du jardin, sur des boiseries blanches, une cheminée qui porte une pendule paternelle en marbre jaune, avec buste d’Hippocrate en bronze. À côté, une mauvaise aquarelle, le portrait d’une petite Anglaise, langoureuse et maladive, qu’a connue Flaubert à Paris. Puis des dessus de boîtes à dessins indiens, encadrés comme des aquarelles, et l’eau-forte de Callot, une Tentation de saint Antoine, qui sont là, comme les images du talent du maître. »

Journal des frères Goncourt, jeudi 29 octobre 1863, à Croisset, près de Rouen.
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu