Caricature de Sartre écrivant son Flaubert
Dessin de J. Redon publié dans le Figaro littéraire le 7 mai 1971
1971.
Archives Gallimard D.R.
© Archives Gallimard D.R.
Sartre travaille pendant dix-sept ans à un livre sur Flaubert, qui doit être l'aboutissement de toutes ses recherches antérieures. Ses amis maos le pressent d'abandonner Flaubert pour se consacrer à un « roman populaire ». Ce qu'il refuse. Même si son propos est beaucoup plus large, L'Idiot de la famille, dont les deux premiers tomes paraissent en 1971 et le troisième en 1972, tourne autour de la littérature. L'aventure de Flaubert est d'abord, pour Sartre, l'occasion d'approfondir la réflexion sur la littérature et le « style ». Le travail du style consiste moins à « ciseler une phrase » qu'à conserver en permanence dans son esprit « la totalité du livre entier ». « Si vous avez cette totalité, vous écrivez la bonne phrase. » Cette vision du style l'amène à définir une notion nouvelle : l'« engagement littéraire ». « L'important, c'est que Flaubert se soit engagé sur un certain plan, même si celui-ci implique qu'il ait des positions blâmables pour tout le reste. L'engagement littéraire, c'est finalement le fait d'assumer le monde entier, la totalité. Prendre l'univers comme un tout, avec l'homme dedans. »
L'entreprise devait être complétée par un volume autour de Madame Bovary, projet interrompu par la cécité de l'auteur, mais dont il reste des notes ; celles-ci sont partiellement données en annexe dans la réédition de 1988 du tome III.
 
 

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