Louise Colet
Galerie de la presse
BnF
© Bibliothèque nationale de France
C’est à Paris, dans l’atelier du sculpteur Pradier, ami de la famille, que Gustave Flaubert fit, en juin 1846, la connaissance de Louise Colet, née Révoil (1810-1876), de plus de dix ans son aînée. Belle et intrigante, mariée en 1834 au flûtiste Hippolyte Colet, elle avait déjà eu diverses aventures, en particulier avec le philosophe Victor Cousin, qui était ou se croyait être le père de sa fille Henriette et qui, pendant seize ans, s'employa à la servir. Elle s'adonnait à la littérature, écrivant surtout en vers et parvint, grâce à ses relations et à son charme, à faire couronner plusieurs fois ses recueils par l'Académie française.
La liaison tumultueuse avec Flaubert commença le 29 juillet 1846. Rentré à Croisset, Flaubert lui écrit souvent et longuement. Ils se rencontrent quelquefois à Mantes ou à Paris, mais moins fréquemment qu'elle ne le voudrait. En revanche Flaubert lui envoie les plus émouvantes, les plus belles lettres de sa correspondance, d'août 1846 jusqu'à la rupture de 1848. La liaison sera renouée en 1851, après le retour de Flaubert de son voyage en Orient.
En février 1852, il lui confie à propos de Madame Bovary qu’il est en train d’écrire : « Tu n'as point, je le crois, l'idée du genre de ce bouquin. Autant je suis débraillé dans mes autres livres, autant dans celui-ci je tâche d'être boutonné et de suivre une ligne droite géométrique. Nul lyrisme, pas de réflexions, personnalité de l'auteur absente. Ce sera triste à lire ; il y aura des choses atroces de misère et de fétidité. »
 
 

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