Vue du Palais de Justice
Ernest Pinard. Le crapaud. Hideur, Venin
La ménagerie impériale, 19
Paul Hadol (1835-1875), graveur, XIXe siècle.
BnF, département des Estampes et photographie, N-2 (PINARD, ERNEST)
© Bibliothèque nationale de France
Le procès de Madame Bovary s'ouvre le 29 janvier 1857. C’est Ernest Pinard, avocat impérial, qui est en charge du réquisitoire.

« Voilà le roman ; je l'ai raconté tout entier en n'en supprimant aucune scène. On l'appelle Madame Bovary ; vous pouvez lui donner un autre titre, et l'appeler avec justesse : Histoire des adultères d'une femme de province.
Messieurs, la première partie de ma tâche est remplie ; j'ai raconté, je vais citer, et après les citations viendra l'incrimination qui porte sur deux délits : offense à la morale publique, offense à la morale religieuse. L'offense à la morale publique est dans les tableaux lascifs que je mettrai sous vos yeux, l'offense à la morale religieuse dans des images voluptueuses mêlées aux choses sacrées. J'arrive aux citations. Je serai court, car vous lirez le roman tout entier. Je me bornerai à vous citer quatre scènes, ou plutôt quatre tableaux. La première, ce sera celle des amours et de la chute avec Rodolphe ; la seconde, la transition religieuse entre les deux adultères ; la troisième, ce sera la chute avec Léon, c'est le deuxième adultère, et enfin la quatrième que je veux citer, c'est la mort de madame Bovary. »

Réquisitoire, plaidoirie et jugement du procès intenté à l’auteur devant le tribunal correctionnel de Paris, reproduit dans l’édition définitive de Madame Bovary, mœurs de province.
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