La misère de l’homme de lettres
Gravure pour le Pauvre Diable de Voltaire, dans l’édition primitive de Kehl de ses Œuvres
Jean-Michel Moreau, dit Moreau le Jeune (1741-1814), Paris, 1784.
Kehl, Société littéraire typographique, tome 14
BnF, département Réserve des livres rares, RES-Z-4463
© Bibliothèque nationale de France
La « bohème » est une dimension de la vie littéraire qui existait dans les siècles précédents. Robert Darnton, historien de la bohème sous l’Ancien Régime, a exhumé un roman dont on ne connaît que peu d’exemplaires. Signé La Fitte de Pelleport, il a pour titre Les Bohémiens (1790) et met en scène le monde interlope des « Rousseau du ruisseau », écrivaillons et librettistes du XVIIIe siècle. Il est probablement l’une des premières attestations de cette métaphore. La misère de l’homme de lettres est représentée ici par Moreau le Jeune pour illustrer le Pauvre Diable de Voltaire dans l’édition de Kehl. Dans d’autres représentations, certains ont vu la figure du jeune Diderot, apparaissant comme un précurseur du « bohémien littéraire » comme Le Neveu de Rameau souvent invoqué comme référence. Au XIXe siècle, d’ailleurs, les ouvrages érudits d’histoire littéraire parlent volontiers de la bohème des XVIIe et XVIIIe siècles en établissant des comparaisons avec le présent de la littérature sous la monarchie de Juillet et le Second Empire.
 
 

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