La Palférine, prince de la bohème
« Elle tomba à genoux et embrassa la main de son amoureux sans pitié »
Honoré de Balzac (1799-1850), auteur ; Alcide Théophile Robaudi (1850-1928), illustrateur, Vers 1899.
La maison Nucingen. Les secrets de la princesse de Cadignan. Un homme d'affaires. Les Comédiens sans le savoir. Un prince de la Bohème. Paris, P. Ollendorff, 1901.
BnF, Littérature et art, 8-Y2-52368 (15)
© Bibliothèque nationale de France
Balzac est l’un des premiers auteurs du XIXe siècle à décrire une bohème littéraire. Mais elle est qualitativement différente de celle de Murger dans la mesure où elle recrute ses membres dans l’élite. Deux textes sont capitaux, d’abord la seconde partie d’Illusions perdues (1839) intitulée « Un grand homme de province à Paris » où il peint l’arrivisme de Rubempré à travers le journalisme, ensuite Un Prince de la Bohème (1842) où il met en scène un personnage haut en couleurs : le comte de La Palférine et dote la bohème de cette définition qui sera souvent démarquée. Il prend acte de la dichotomie entre une littérature qui a pour finalité l’art et ce que Sainte-Beuve baptise à la même époque la littérature industrielle fruit de la rencontre des écritures médiatiques, de la massification du public et de la réclame.

Cette courte nouvelle que Balzac définit comme une étude (« une Physiologie ») a eu d’abord pour titre « Les Fantaisies de Claudine » dans La Revue parisienne, n°2 du 25 août 1840. Le texte fut republié en octobre 1844, sous le titre d’Un Prince de la Bohème. L’argument est simple. Dinah de La Baudraye a écrit une nouvelle et la lit à l’écrivain Raoul Nathan. C’est une nouvelle qui enchâsse une nouvelle. Elle raconte l’histoire d’un jeune bohème, Gabriel-Jean-Anne-Victor-Benjamin-Georges-Ferdinand-Charles-Edouard-Rusticoli, comte de La Palférine. C’est le rejeton d’une famille de haute noblesse dont le blason s’est dédoré, vivant la bohème sur le mode aristocratique.
 
 

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