Le café Momus
Presbytère de Saint-Germain-l'Auxerrois. À droite, le café Momus
Henri Lévis, dessinateur, 1849.
Aquarelle sur traits à la mine de plomb ; 30,6 x 21,3 cm
BnF, département Estampes et photographie, RESERVE FOL-VE-53 €
© Bibliothèque nationale de France
Le café Momus, sis rue Saint-Germain-l'Auxerrois, était célèbre pour ses prix modiques, ses billards et son propriétaire qui témoignait d’une patience rare lorsqu’il subissait les blagues de la bohème. C’est le décor de plusieurs chapitres des Scènes de la vie de bohème : « En ce temps-là, Gustave Colline, le grand philosophe, Marcel, le grand peintre, Schaunard, le grand musicien, et Rodolphe, le grand poète, comme ils s’appelaient entre eux, fréquentaient régulièrement le café Momus, où on les avait surnommés les quatre mousquetaires, à cause qu’on les voyait toujours ensemble. En effet, ils venaient, s’en allaient ensemble, jouaient ensemble, et quelquefois aussi ne payaient pas leur consommation, toujours avec un ensemble digne de l’orchestre du Conservatoire.
Ils avaient choisi pour se réunir une salle où quarante personnes eussent été à l’aise ; mais on les trouvait toujours seuls, car ils avaient fini par rendre le lieu inabordable aux habitués ordinaires.
Le consommateur de passage qui s’aventurait dans cet antre y devenait, dès son entrée, la victime du farouche quatuor, et, la plupart du temps, se sauvait sans achever sa gazette et sa demi-tasse, dont des aphorismes inouïs sur l’art, le sentiment et l’économie politique faisaient tourner la crème. Les conversations des quatre compagnons étaient de telle nature que le garçon qui les servait était devenu idiot à la fleur de l’âge. »
 
 

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