Le Horla, manuscrit autographe
Le Horla, manuscrit autographe
Le Horla, manuscrit autographe
Première page
Guy de Maupassant (1850-1893), auteur, 1887.
BnF, département des Manuscrits occidentaux, NAF 23283, f. 1
© Bibliothèque nationale de France
Le fantastique naît de la réalité, comme le Horla surgit du quotidien, envahissant peu à peu le champ de la conscience après avoir subverti le monde… Le Horla a connu deux versions successives : la première, qui parut dans la presse en 1886, se présentait comme un récit rétrospectif et linéaire, où la menace de l’inconnu semblait encore planer de l’extérieur ; la seconde, définitive et plus chargée d’angoisse, dont le manuscrit préparatoire, diffèrent en certains endroits de l’édition imprimée fut publiée en ouverture du recueil de 1887 auquel elle donna son titre. Sous la forme d’un journal intime tenu par le héros narrateur, elle suit sa longue traque de ce double vampirisant qui s’impose progressivement jusqu’à l’expulser de lui-même (« hors-là »). Sans qu’on puisse jamais décider à la lecture s’il s’agit d’irrationnel ou d’hallucination… Quant à l’auteur, c’est plus sa maîtrise que sa dépossession qui se manifeste dans ce manuscrit à l’écriture rapide et fluide, dont les corrections paraissent souvent portées au fil de la plume et qui, par son rythme et sa ponctuation, ménage un mouvement de plus en plus haletant.