La Main d’écorché
Guy de Maupassant (1850-1893), auteur.
Estampe
La Main d’écorché est la première nouvelle publiée de Maupassant. Elle paraît d’abord dans l’Almanach lorrain de Pont-à-Mousson en 1875 sous le pseudonyme de Joseph Prunier. La trame sera reprise dans la Main (1883).
Pierre, un ami du narrateur a fait l’acquisition d’une main d’un criminel et supplicié, qui semble douée d’une vie propre.

« Je parvins à grand'peine jusqu'à la chambre, la porte était gardée, je me nommai, on me laissa entrer. Quatre agents de la police étaient debout au milieu, un carnet à la main, ils examinaient, se parlaient bas de temps en temps et écrivaient ; deux docteurs causaient près du lit sur lequel Pierre était étendu sans connaissance. Il n'était pas mort, mais il avait un aspect effrayant. Ses yeux démesurément ouverts, ses prunelles dilatées semblaient regarder fixement avec une indicible épouvante une chose horrible et inconnue, ses doigts étaient crispés, son corps, à partir du menton, était recouvert d'un drap que je soulevai. Il portait au cou les marques de cinq doigts qui s'étaient profondément enfoncés dans la chair, quelques gouttes de sang maculaient sa chemise. En ce moment une chose me frappa, je regardai par hasard la sonnette de son alcôve, la main d'écorché n'y était plus. Les médecins l'avaient sans doute enlevée pour ne point impressionner les personnes qui entreraient dans la chambre du blessé, car cette main était vraiment affreuse. Je ne m'in- formai point de ce qu'elle était devenue. »
 
 

> partager
 
 

 
 

 
> copier l'aperçu