Bal de la Reine Blanche
Affiche
1880.
Lithographie
BnF, département des Estampes et de la Photographie, ENT DO-1 (DELAS)-FT6
© Bibliothèque nationale de France
Dans Bel-Ami, Maupassant nous emmène dans le Paris des spectacles, le long des Grands boulevards, mais aussi dans les lieux malfamés. Georges Duroy a rencontré Clotilde de Marelle grâce à son patron, M. Forestier, qui travaille au journal La Vie française. « – Si tu veux me faire tout à fait plaisir, tu me mèneras dans un bastringue. J'en connais un très drôle près d'ici qu'on appelle la Reine-Blanche. […] – Mais certainement, ma chérie. Lorsqu'ils furent dans la rue, elle reprit, tout bas, avec ce ton mystérieux dont on fait les confidences : – Je n'osais point te demander ça, jusqu'ici ; mais tu ne te figures pas comme j'aime ces escapades de garçon dans tous ces endroits où les femmes ne vont pas. Pendant le carnaval je m'habillerai en collégien. Je suis drôle comme tout en collégien. Quand ils pénétrèrent dans la salle de bal, elle se serra contre lui, effrayée et contente, regardant d'un œil ravi les filles et les souteneurs et, de temps en temps, comme pour se rassurer contre un danger possible, elle disait, en apercevant un municipal grave et immobile : "Voilà un agent qui a l'air solide." Au bout d'un quart d'heure, elle en eut assez, et il la reconduisit chez elle. Alors commença une série d'excursions dans tous les endroits louches où s'amuse le peuple ; et Duroy découvrit dans sa maîtresse un goût passionné pour ce vagabondage d'étudiants en goguette. »