L’épisode de l’âne
Paul et Sophie
Les Malheurs de Sophie
Sophie de Ségur (1799-1874), auteur, Liège, Gordinne, 1935.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, 4-KA-40
© Bibliothèque nationale de France
Sophie et Paul attrapent un écureuil dans le bois. Rétif à la domestication, l’écureuil mord Sophie, galope à travers toute la chambre avant de réussir à s’échapper par la fenêtre. Il se perche sur le toit. Sophie demande à Paul de le faire descendre.

« Et voilà Paul qui va chercher un gros ballon et qui le lance si adroitement qu'il attrape l'écureuil à la tête. Le ballon descend en roulant, et après lui le pauvre écureuil ; tous deux tombent à terre ; le ballon bondit et rebondit, mais l'écureuil se brise en touchant à terre et reste mort, la tête ensanglantée, les reins et les pattes cassés. Sophie et Paul courent pour le ramasser et restent stupéfaits devant le pauvre animal mort.
"Méchant Paul, dit Sophie, tu as fait mourir mon écureuil."
PAUL. C'est ta faute, pourquoi as-tu voulu que je le fisse descendre en lui lançant des balles ?
SOPHIE. Il fallait seulement lui faire peur et non le tuer.
PAUL. Mais je n'ai pas voulu le tuer ; le ballon l'a attrapé ; je ne croyais pas être si adroit.
SOPHIE. Tu n'es pas adroit, tu es méchant. Va-t'en, je ne t'aime plus du tout.
PAUL. Et moi, je te déteste. Tu es plus sotte que l'écureuil. Je suis enchanté de t'avoir empêchée de le tourmenter.
SOPHIE. Vous êtes un mauvais garçon, monsieur. Je ne jouerai jamais avec vous : je ne vous demanderai jamais rien.
PAUL. Tant mieux, mademoiselle ; je ne serai que plus tranquille, et je n'aurai plus à me creuser la tête pour vous aider à faire des sottises. »
 
 

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