Voyage au centre de la terre
Jules Verne (1828-1905), auteur ; Édouard Riou (1833-1900), illustrateur ; Jules Hetzel, éditeur, Paris, 1867.
BnF, Réserve des livres rares, RES M-Y2-1000
© Bibliothèque nationale de France
Voyage au centre de la terre est le troisième des soixante-quatre Voyages extraordinaires de Jules Verne. L'auteur jongle entre un récit d'aventures au centre de la terre et des thèmes scientifiques traitant aussi bien de géologie, de paléontologie, que de minéralogie ou de paléographie.
L'acquisition par le professeur Lidenbrock d'un manuscrit médiéval retraçant une saga islandaise est à l'origine d'un voyage jusqu'au pied du volcan Sneffels dont le cratère doit permettre d'accéder au cœur de la planète.

« Lorsque la terre se refroidit peu à peu aux premiers jours du monde, la diminution de son volume produisit dans l'écorce des dislocations, des ruptures, des retraits, des fendilles. Le couloir actuel était une fissure de ce genre, par laquelle s'épanchait autrefois le granit éruptif. Ses mille détours formaient un inextricable labyrinthe à travers le sol primordial. [...] jamais minéralogistes ne s'étaient rencontrés dans des circonstances aussi merveilleuses pour étudier la nature sur place. Ce que la sonde, machine intelligente et brutale, ne pouvait rapporter à la surface du globe de sa texture interne, nous allions l'étudier de nos yeux, le toucher de nos mains. Aux schistes succédèrent les gneiss, d'une structure stratiforme, remarquables par la régularité & le parallélisme de leurs feuillets, puis, les micaschistes disposés en grandes lamelles rehaussées a l'œil par les scintillations du mica blanc.
La lumière des appareils, répercutée par les petites facettes de la masse rocheuse, croisait ses jets de feu sous tous les angles, & je m'imaginais voyager à travers un diamant creux, dans lequel les rayons se brisaient en mille éblouissements.
Vers six heures du soir, cette fête de la lumière vint à diminuer sensiblement, presque à cesser ; les parois prirent une teinte cristallisée mais sombre ; le mica se mélangea plus intimement au feldspath & au quartz, pour former la roche par excellence, la pierre dure entre toutes, celle qui supporte, sans en être écrasée, les quatre étages de terrains du globe. Nous étions murés dans l'immense prison de granit. »
 
 

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