Installé à la Maison Notre-Dame, avec ses amis Leclaire, auprès des bénédictins de Saint-Martin de Ligugé, où il retrouve Dom Besse, Huysmans rêve vainement d'établir auprès du monastère un groupe d'écrivains et artistes qui entreraient dans l'oblature. Il assiste régulièrement aux offices et fait profession d'oblat en mars 1901. À la fin de l'année, le départ des moines pour la Belgique est pour lui une cruelle épreuve, le laissant une fois encore sous l'impression d'un échec. Recueilli par les bénédictines de la rue Monsieur, qui lui offrent l'hospitalité, il les quitte dès 1902 pour la rue de Babylone et ensuite la rue Saint-Placide, son dernier séjour parisien.
En 1903, L'Oblat dont la lecture est à l'origine de plus d'une vocation monastique, soulève chez les moines de Ligugé une tempête, vite apaisée. Les portraits, parfois « chargés », des religieux y voisinent avec des pages exaltantes sur la beauté de la liturgie et la pérennité de la règle bénédictine. Le liturgiste s'y révèle observateur informé, curieux et parfois judicieux, dans les notes dont il a couvert l'Ordo qu'il étudiait chaque jour.