La guerre de beauté, 1 : Le char du mont Parnasse
Apollon et les Muses sur le mont Parnasse
Marcantonio Raimondi, graveur, d’après Raphaël, XVIe siècle.
BnF, département des Estampes et Photographie, RESERVE EB-5 (5)-BTE
© Bibliothèque nationale de France
« C’est ici une belle occasion, en vérité, pour établir une théorie rationnelle et historique du beau, en opposition avec la théorie du beau unique et absolu ; pour montrer que le beau est toujours, inévitablement, d’une composition double, bien que l’impression qu’il produit soit une ; car la difficulté de discerner les éléments variables du beau dans l’unité de l’impression n’infirme en rien la nécessité de la variété dans sa composition. Le beau est fait d’un élément éternel, invariable, dont la quantité est excessivement difficile à déterminer, et d’un élément relatif, circonstanciel, qui sera, si l’on veut, tour à tour ou tout ensemble, l’époque, la mode, la morale, la passion. Sans ce second élément, qui est comme l’enveloppe amusante, titillante, apéritive, du divin gâteau, le premier élément serait indigestible, inappréciable, non adapté et non approprié à la nature humaine. Je défie qu’on découvre un échantillon quelconque de beauté qui ne contienne pas ces deux éléments. »
Charles Baudelaire, Le peintre de la vie moderne, 1863. I. Le beau, la mode et le bonheur.
 
 

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