Projet de frontispice pour Les Fleurs du Mal
Projet de frontispice pour Les Fleurs du Mal
De Conceptu et generatione hominis… de Jakob Ruf : frontispice
Fragment d’une lettre autographe signée à Félix Bracquemond
Les Épaves de Charles Baudelaire : frontispice
Eau-forte de Félicien Rops (1833-1898), Amsterdam : À l’enseigne du coq, 1866.
BnF, Réserve des livres rares, RESERVE CC-82 (B, 2)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Conçu pour Les Épaves, ce frontispice est le fruit d’une collaboration sans heurt, cette fois, entre Baudelaire et Félicien Rops, artiste dont il prise tant le talent que la compagnie. Réunissant les pièces condamnées de Baudelaire ainsi que quelques autres poèmes, Poulet-Malassis publie cette édition à Bruxelles moins de dix ans après le retentissant procès des Fleurs du Mal. Quelques volumes arrivent en France : saisis, ils sont immédiatement condamnés à la destruction pour outrage à la morale publique et religieuse par le tribunal correctionnel de Lille le 6 mai 1868.
En Félicien Rops, Baudelaire croit avoir enfin trouvé l’artiste capable de traduire en images son esthétique. Il lui écrira le 21 février 1866 qu’il trouve le frontispice « excellent, surtout plein d’ingenium ».
Parodiant les savants commentaires de frontispice des ouvrages anciens, Poulet-Malassis accompagne l’image d’une explication. Au « Pommier fatal » figuré par un squelette et aux fleurs qui, comme dans la proposition de Bracquemond, symbolisent les sept péchés capitaux, se sont ajoutés un serpent, le squelette d’un cheval – « Pégase macabre, qui ne doit se réveiller, avec ses chevaucheurs, que dans la vallée de Josaphat » – et, adaptée d’un emblème de la Renaissance de Joachim Camerarius, l’image en médaillon d’une autruche avalant un fer à cheval accompagnée de la devise Virtus durissima coquit (« la Vertu digère les matières les plus dures »). Dans le ciel, une « Chimère noire » porte en apothéose le portrait du poète.
 
 

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