Paris. Pont d’Arcole avec le quai rive droite au premier plan
Gustave Le Gray (1820-1884), Paris, vers 1859.
Photographie positive sur papier albuminé, d’après négatif sur verre au collodion (montée sur carton), 35 x 46,8 cm
N°24 manuscrit au verso
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE BOITE FT 4-EO-13 (2)
© Bibliothèque nationale de France
Bohémiens en voyage animés par « le morne regret des chimères absentes », peuple ambulant des saltimbanques, chiffonniers en chemin, flâneurs de la ville, l’univers poétique de Baudelaire est habité par les figures du vagabondage. « Ma vie errante m’a disloqué », confesse-t-il lui-même, en donnant à ses incessants déménagements dictés par les difficultés financières une signification tout autre que matérielle : « Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas », écrit celui qui, dans Mon cœur mis à nu, rêvera aussi d’une « étude de la grande Maladie de l’horreur du Domicile ».
 
Cette vue du quai de l’Hôtel-de-Ville est à rapprocher de nombreuses toiles et photographies de « scènes de marché » que Charles Nègre fit vers 1852 au même endroit et que Le Gray connaissait certainement : la petite scène pittoresque au premier plan, inhabituelle dans les vues de Paris par Le Gray, rappelle précisément celles de Nègre.
 
 

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