Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755), auteur, 1726-1754.
1 115 f. - 2 230 p.
Bordeaux, Bibliothèque de Bordeaux, Ms. 1866, 3 t. I, f. 2
Alors que les manuscrits d’écrivains sont rares au XVIII
e siècle, les brouillons n’étant souvent pas conservés après publication, Montesquieu gardait lui-même précieusement tout ce qui pouvait lui être utile un jour, pour corriger et augmenter ses œuvres publiées, en écrire de nouvelles et parfaire celles qu'il avait en chantier.
Pendant une trentaine d’années, il s’est ainsi constitué un immense arsenal de réflexions, de mots, de références, d’extraits, qu’il glanait aussi bien dans les salons ou sur les routes que dans les livres qu’il transcrivait dans des carnets. Quand il meurt brutalement en 1755, il laisse un recueil manuscrit de 2230 pages en trois volumes, conservé au château de La Brède et remis par ses descendants à la bibliothèque de Bordeaux. Ces pages relèvent rarement de sa propre écriture : comme beaucoup d'écrivains de son temps, Montesquieu a recours à des secrétaires, auxquels il dicte ses lettres comme les chapitres de ses œuvres.
Cet ensemble hétérogène d’informations, de remarques et de réflexions, tout à la fois diverses et discontinues, a été publié sous les titres
Pensées et
Spicilège (terme d’agriculture désignant en latin l’action de glaner).
Montesquieu commence l’écriture du premier volume de ce manuscrit de travail vraisemblablement vers 1726-1727 et le poursuit jusqu’à la fin de sa vie, l’un de ses secrétaires y intervenant encore en 1754. Sur ce feuillet autographe, au début du cahier, on peut lire :
« Je me garderay bien de répondre de toutes [les] pensées qui sont icy. Je n’ay mis la plus part que parce que je n’ay pas eu le temps de les refflechir et j’i penseray quand j’en feray usage. »
En savoir plus :
>
Carole Dornier, « Introductions », Montedite, Édition critique des « Pensées » de Montesquieu, Presses universitaires de Caen, 2013.