Réflexions et pensées de Montesquieu
Trois manuscrits
Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755), auteur, 1726-1754.
1 116 f. - 2 230 p.
Bordeaux, Bibliothèque de Bordeaux, Ms. 1866, t. I, f. 435v-436
© Bibliothèque de Bordeaux
Montesquieu s’inscrit dans une tradition ancienne, pratiquée depuis l’Antiquité : celle du recueil de « lieux communs ». Il s’agit de collecter des citations extraites d'ouvrages faisant autorité et de les consigner dans des carnets, destinés à être lus pour une utilisation ultérieure. Visant à nourrir l'argumentation, le recueil de lieux communs associe étroitement lecture, discours et écriture. Montesquieu accumule ainsi notes et citations. À partir de ses lectures, il compile des énoncés pour en tirer un argument, formuler une hypothèse ou faire un commentaire. Les énoncés sont repris, corrigés, réorientés : ainsi un passage des Pensées peut-il être réutilisé dans L’Esprit des lois ou dans les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence.

Cette page illustre bien la diversité des énoncés que Montesquieu consigne dans son cahier. Ainsi on peut lire successivement, de la main de Montesquieu, les remarques suivantes :



« Lois
Comme la multiplicité des traités entre les princes ne fait que multiplier les occasions et les prétextes de la guerre ainsi dans la vie civile, la multiplicité des lois ne fait que donner naissance aux contestations des particuliers.

Femme galante
Il ne faut qu’une femme galante dans une maison pour la rendre une maison connue et la mettre au rang des premières maisons. Il y a des maisons illustres à peine connues parce que depuis deux ou trois siècles il n’y a pas une femme qui se soit signalée.

Religion chrétienne
Bien que la religion chrétienne n’ait pas fait beaucoup de princes vertueux elle a néanmoins adouci la nature humaine, elle a fait disparaitre les Tibère, les Caligula, les Néron, les Domitien, les Commode et les Héliogabale. »
 
 

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