Paris : le port au blé du marché aux vaux au pont Notre-Dame
Hippolyte Destailleur (1822-1893), collectionneur, XVIIIe siècle.
Dessin à la plume et lavis à l'encre brune (37 x 62,5 cm)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE FT 5-VE-53 (I)
© Bibliothèque nationale de France
Dans Les Caractères (1688), La Bruyère s’arrête sur le mot « peuple », entité vague dans son rapport au souverain, mais puissante par son opinion. Marivaux poursuit la réflexion dans sa Lettre sur les habitants de Paris (1717-1718) : « Il est difficile de définir la population de Paris, je vais pourtant tâcher de vous en donner quelque idée. Imaginez-vous un monstre remué par un certain instinct, et composé de toutes les bonnes et mauvaises qualités ensemble […] formez votre monstre de toutes ces contrariétés ; voilà le peuple, voilà son génie. » Mercier insiste sur le « babil » des Parisiens : « Le Parisien se distingue encore par une prononciation rapide. Il parle en général très longtemps sans rien dire, ou plutôt en disant des riens » (Le Tableau de Paris, 1781-1788). Et pour Voltaire, Paris est devenu la « Babylone moderne ». Dans Candide (1759), il souligne les défauts de ce peuple : laideur, escroquerie, mesquinerie, mondanité, le tout ajouté à un esprit cynique. « Est-ce qu'on rit toujours à Paris ? dit Candide. – Oui, dit l'abbé, mais c'est en enrageant : car on s'y plaint de tout avec de grands éclats de rire ; même on y fait en riant les actions les plus détestables. »