Les Nuits de Paris, ou le Spectateur nocturne
Nicolas-Edmé Rétif de La Bretonne (1734-1806), auteur, Londres, 1788-1789.
Gravure en taille-douce, noir et blanc
BnF, Réserve des livres rares, Rés p Y2. 229
© Bibliothèque nationale de France
Dans Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne (œuvre en huit volumes publiés de 1788 à 1794), Restif de La Bretonne apparaît également comme un personnage obscur, souvent représenté dans les gravures qui illustrent son récit, autant dans des soupers mondains, aux côtés de son ami Louis-Sébastien Mercier, que dans des cafés ou errant dans la rue. Il mêle habilement réalisme et romanesque, pour que son lecteur le suive : « Il pleuvait. Les échenés répandaient à flots l’eau des toits, et les rues formaient autant de torrents, qu’on ne pouvait passer sans danger. Celui de la rue Montmartre était un fleuve d’immondices. Il m’arrêta. Le comble de l’embarras, c’est que nous avions nouvelle lune, et que les réverbères n’étaient pas allumés ; nouvelle lune à Paris, c’est point de lune, à cause de la hauteur des maisons ; et cependant, par un reste de l’ancienne barbarie, l’on n’allume pas : c’est le temps où les citoyens doivent redouter de sortir. »