La Bonne Éducation
D’après Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
Jean-Michel Moreau dit Moreau le Jeune (1741-1814) et Pierre-Charles Ingouf (1746-1800), graveurs, 1766.
Gravure à l'eau-forte et burin, 36,4 x 25,6 cm
BnF, département des Estampes et de la Photographie, Dc-8a-Fol.
© Bibliothèque nationale de France
La jeune paysanne fait la lecture à ses parents, admiratifs ; la lumière qui les nimbe ne vient pas seulement de la fenêtre. Aux pieds de la jeune fille, des pelotes de laine indiquent qu'elle devra maîtriser également les travaux domestiques.
L'éducation des filles est loin de faire l'unanimité. Dans Émile, ou de l’Éducation, Rousseau consacre les quatre premiers livres à décrire l’éducation idéale du jeune garçon éponyme. Il aborde, par étape, les questions d'éducation qui émergent à mesure qu’il grandit. Le dernier livre traite de l’éducation des filles à partir du cas de Sophie, éduquée pour devenir l’épouse idéale d’Émile. Rousseau s'oppose clairement à l'éducation des jeunes filles afin de les conformer au rôle qu'il assigne aux femmes dans la société : celui d'épouse et de mère. "En tout ce qui ne tient pas au sexe, la femme est homme : elle a les mêmes organes, les mêmes besoins, les mêmes facultés ; la machine est construite de la même manière, les pièces en sont les mêmes, le jeu de l’une est celui de l’autre, la figure est semblable ; et, sous quelque rapport qu’on les considère, ils ne diffèrent entre eux que du plus au moins. […] La recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend à généraliser les idées n’est point du ressort des femmes, leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique ; c’est à elles à faire l’application des principes que l’homme a trouvés, et c’est à elles de faire les observations qui mènent l’homme à l’établissement des principes. Toutes les réflexions des femmes en ce qui ne tient pas immédiatement à leurs devoirs, doivent tendre à l’étude des hommes ou aux connaissances agréables qui n’ont que le goût pour objet ; car, quant aux ouvrages de génie, ils passent leur portée ; elles n’ont pas non plus assez de justesse et d’attention pour réussir aux sciences exactes, et, quant aux connaissances physiques, c’est à celui des deux qui est le plus agissant, le plus allant, qui voit le plus d’objets ; c’est à celui qui a le plus de force et qui l’exerce davantage, à juger des rapports des êtres sensibles et des lois de la nature."
 
 

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