Terrible massacre de femmes
De Vinck, 4959, Hennin, 11264.
Gravure à l'eau-forte, 9,5 x 15 cm
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE FOL-QB-201 (128)
© Bibliothèque nationale de France
"Le 3 septembre 1792, des hommes ivres du sang versé dans toutes les prisons de Paris allèrent à l'hôpital de la Salpêtrière, se firent présenter les prisonnières au nombre de quarante-cinq et d'après la lecture des écrous les assommèrent sur place. La femme Desrues fut l’une des premières. Ces malheureuses ne trempaient aucunement dans la conspiration des prisons."
Les révolutionnaires craignent en septembre 1792 une menace étrangère sur la capitale. Les contre-révolutionnaires détenus sont soupçonnés de vouloir s’évader pour libérer Louis XVI et livrer la capitale aux Prussiens. Du 2 au 6 septembre 1792, les prisons parisiennes sont investies par les sans-culottes qui vont massacrer près de 1 300 détenus.
À l’hôpital-prison de la Salpêtrière sont détenues des femmes, qui sont pour l'essentiel des prostituées et des femmes adultères. Sur l’ordre de deux commissaires de la section du Finistère, les prisonnières sont extraites de leurs cellules. Au centre de l’image, le commissaire lit le registre d’écrou entouré de sans-culottes qui massacrent les femmes à l'aide de masses et de gourdins. Deux hommes, au premier plan, fouillent les cadavres des femmes pour s'emparer de leurs biens éventuels.
Dans un pamphlet intitulé "La Fierté de l’Innocence", Olympe de Gouges manifestera son indignation.