Les « sauvages » de la Nouvelle-Hollande (Australie)
Détail du globe terrestre
Vincenzo Coronelli (1650-1718), auteur, 1683.
BnF, département des Cartes et plans, GE A 500 Rés.
© Bibliothèque nationale de France
C'est en 1629 que le capitaine Plessart, commandant du Batavia, aborde le premier la terre australe, son vaisseau ayant été séparé de la flotte hollandaise des Indes par une tempête. Il rapporte avoir vu dans ce pays des hommes nus portant de longs bâtons, certains d'entre eux marchant à quatre pattes comme des bêtes. Ces indigènes se laissèrent approcher des Hollandais jusqu'à portée de fusil, ceux qui marchaient à quatre pattes se redressèrent alors et tous s'enfuirent. Plus tard, en 1644, d'autres Hollandais viendront reconnaître les côtes de cette terre qu'ils nommeront Nouvelle-Hollande.
L'anglais Guillaume Dampier, navigateur qui fait le tour de la terre, aborde la Nouvelle-Hollande en 1688. Voici qu'il dit :
« Ces peuples sont tous des plus sauvages et mènent une vie très misérable, ils sont grands, droits et menus, de couleur brune, fort laids de visage, n'ont point de barbe et ont des cheveux crépus comme les nègres. Ils portent pour tout habillement une ceinture d'écorce d'arbre. Ils ne font point de cabanes, mais couchent par terre comme des brutes et sans se couvrir. Il n'y a point d'arbres fruitiers dans leur pays, les autres arbres mêmes y sont assez rares et ont le tronc fort menu. On n'y voit point d'animaux, excepté des oiseaux qui sont gros comme des merles.
La mer qui baigne ces côtes est peu poissonneuse ; ces peuples font des trous sur le rivage où le flux laisse quelques petits poissons qui sont leur principale nourriture. Ils mangent aussi des moules et des limaçons. Comme ces sauvages n'ont que de mauvaises armes, et sont fort maladroits, ils ne peuvent pas prendre les gros poissons, cependant ils savent parfaitement bien nager tant les hommes que les femmes, ce qui est cause qu'ils ne se servent point de canots pour aller dans les Indes, ni pour aucun autre usage. »