Portrait de Mme Du Châtelet par Mme Du Deffand
Copie manuscrite du XVIIIe siècle
Manuscrit (22 x 17 cm)
BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, Ms 4846, p. 259-261
© Bibliothèque nationale de France
Mme Du Châtelet, par son attitude si libre, suscite haines et médisances dans les salons. Mme Du Deffand en brosse ici un portrait plein d’aigreur : « Représentez-vous une femme grande et sèche, sans cul, sans hanches, la poitrine étroite, deux petits tétons arrivant de fort loin, de gros bras, de grosses jambes, des pieds énormes, une très petite tête, le visage aigu, le nez pointu, deux petits yeux vert de mer, le teint noir, rouge, échauffé, la bouche plate, les dents clairsemées et extrêmement gâtées : voilà la figure de la belle Emilie, figure dont elle est si contente qu’elle n’épargne rien pour la faire valoir, frisure, pompons, pierreries, verreries, tout est à profusion ; mais comme elle veut être belle en dépit de la nature, et qu’elle veut être magnifique en dépit de la fortune, elle est souvent obligée de se passer de bas, de chemises et autres bagatelles. »
Mme Geoffrin écrit à Montesquieu en 1748 : « Voltaire et la du Châtelet […] sont l’un et l’autre plus ridicules qu’on ne peut dire, et sont haïs et méprisés autant qu’ils le méritent. Je prédis que dans dix ans ils n’auront pas un lieu où reposer leur tête. »
 
 

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