Mme la duchesse de Saint-Simon, fille du maréchal de Lorge
Gravure éditée par Bonnart
BnF, département des Estampes et de la Photographie, N2
© Bibliothèque nationale de France
« Je voulais me marier à mon gré », écrit Saint-Simon, qui, à dix-huit ans, se met en quête d'un beau-père. « Le duc de Beauvilliers s'était toujours souvenu que mon père et le sien avaient été amis […] » (I, pp. 114-116) Malheureusement, sur les huit filles du duc, aucune n'était alors mariable. « Ce fut donc à chercher un autre mariage. Un hasard fit jeter des propos à ma mère de celui de la fille aînée du maréchal duc de Lorge. » (I, p. 121) « La probité, la droiture, la franchise du maréchal de Lorge me plaisaient infiniment : je les avais vus d'un peu plus près pendant la campagne que j'avais faite dans son armée. » Bien sûr, la maréchale de Lorge était fille de traitant, mais elle se conduisait avec tant de modestie « qu'elle avait fait oublier ce qu'elle était née. » (I, p. 225)
Le mariage avec Marie-Gabrielle de Lorge a lieu le 8 avril 1695 : « […]que j'ai toujours regardé, avec grande raison, nous dit Saint-Simon, comme le plus heureux jour de ma vie. » (I, p. 229)
Nerveux, le jeune Duc trouve en « Madame de Saint-Simon », comme il l'appelle toujours, la présence équilibrante dont il avait besoin ; impulsif, il est détourné plus d'une fois par cette sage compagne d'actions inconsidérées, par exemple quand, en 1709, il songe à se retirer de la cour : « Mme de Saint-Simon […] me représentait doucement les suites dangereuses du parti que je voulais prendre : l'amortissement du dépit, l'ennui d'une vie désoccupée. » Par ailleurs, elle lui rend un service particulièrement bienvenu en recevant la charge de dame d'honneur de la duchesse de Berry, sans laquelle le mémorialiste, ne pouvant loger à Versailles, eût été privé de son principal poste d'observation.
 
 

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