Le Bichon poudré : caricature d'un petit marquis
La Poule d'Inde en Falbala : caricature d'une duchesse
Jean-Baptiste Bouchet, graveur.
Estampe, XVIIe siècle
BnF, département des Estampes et de la Photographie, IFF 39
© Bibliothèque nationale de France
Le mot caricatura (du latin populaire caricare, charger, exagérer, lui-même issu du gaulois carrus, char) a été employé pour la première fois dans la préface d'un album d'Annibal Carrache en 1646. Il donnera les mots français charge et caricature. Dessin polémique, la caricature ne cherche pas toujours à déclencher le rire, mais elle déforme, parodie, charge, raille, ridiculise, dénonce une situation ou une personne. Ses trois fonctions de base sont : exagérer, défigurer, accuser. Elle vise à toucher efficacement ses spectateurs grâce à la force de la simplification. C'est un art de la subversion qui transforme, dégrade le modèle, s'attaque à un homme ou à une situation. Diderot la définit ainsi dans l'article « charge » de l'Encyclopédie : « C'est la représentation, sur la toile ou le papier, par le moyen des couleurs, d'une personne, d'une action, ou plus généralement d'un sujet, dans laquelle la vérité et la ressemblance exacte ne sont altérées que par l'excès du ridicule. L'art consiste à démêler le vice réel ou d'opinion qui était déjà dans quelque partie, et à le porter par l'expression jusqu'à ce point d'exagération où l'on reconnaît encore la chose, et au-delà duquel on ne la reconnaîtrait plus ; alors la charge est plus forte qu'il soit possible. »
 
 

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