L'audience donnée aux ambassadeurs extraordinaires du Roi de Siam
Le 1er septembre 1686
Paris, Ed. Nicolas L'anglois, 1687.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE QB-201 (171)-FT 5 [Hennin, 5551]
© Bibliothèque nationale de France
Le Siam (ancien nom de la Thaïlande) apparaît à l'époque comme une grande puissance en Asie, entre l'Inde et la Chine, et fascine par le raffinement de sa culture. Après une première ambassade en 1684, Louis XIV accueille une seconde ambassade le 1er septembre 1686. 1500 personnes sont présentes. Le faste déployé pour la réception se veut un symbole de la gloire du Roi-Soleil.
Saint Simon évoque l'attitude du Roi dans de telles manifestations :
« Rien n'était pareil à lui aux revues, aux fêtes, et partout où un air de galanterie pouvait avoir lieu par la présence des dames. On l'a déjà dit, il l'avait puisée à la cour de la reine sa mère, et chez la comtesse de Soissons ; la compagnie de ses maîtresses l'y avait accoutumé de plus en plus ; mais toujours majestueuse, quoique quelquefois avec de la gaieté, et jamais devant le monde rien de déplacé ni de hasardé ; mais jusqu'au moindre geste, son marcher, son port, toute sa contenance, tout mesuré, tout décent, noble, grand, majestueux, et toutefois très naturel, à quoi l'habitude et l'avantage incomparable et unique de toute sa figure donnait une grande facilité. Aussi, dans les choses sérieuses, les audiences d'ambassadeurs, les cérémonies, jamais homme n'a tant imposé ; et il fallait commencer par s'accoutumer à le voir, si en le haranguant on ne voulait s'exposer à demeurer court. Ses réponses en ces occasions étaient toujours courtes, justes, pleines et très rarement sans quelque chose d'obligeant, quelquefois même de flatteur, quand le discours le méritait. Le respect aussi qu'apportait sa présence en quelque lieu qu'il fût imposait un silence et jusqu'à une sorte de frayeur. »