Parallèle des Anciens et des Modernes, tome 3
4 vol. ; in-12. Tome 3 : En ce qui regarde la poésie
Charles Perrault (1628-1703), Paris, 1688-1697.
BnF, département Littérature et Art, Z-12763
© Bibliothèque nationale de France
La querelle des Anciens et des Modernes anime la fin du XVIIe siècle et le combat penche nettement du côté des Modernes au XVIIIe : le Louvre plus beau que le Colisée, Pascal plus profond que Platon, Boileau supérieur à Horace… Cette querelle spectaculaire du siècle de Louis XIV n’est pas un simple épisode de l'éternelle rivalité des générations. La rivalité entre Versailles et Paris, la Cour et la Ville, s’affirme. Les écrivains survivants de la période classique : Boileau, Racine, La Fontaine, Bossuet ou La Bruyère sont fidèles aux doctrines officielles de l’Académie française. Si Charles Perrault, déjà âgé à la fin du XVIIe siècle, se retrouve en position de conquérant moderne, c’est aussi parce qu’il fait l’objet d’une disgrâce. À travers cette joute spirituelle, il s’agit d’affirmer la supériorité expressive de la langue française sur le grec et le latin, autant que du « penser par soi-même » (sans référence nécessaire aux Anciens) en étant à l’écoute d’une époque en pleines mutations. C’est l’émergence d'une modernité culturelle et de l'idéologie des Lumières.